En Corée du Nord, au moins 35 détenues seraient mortes de faim en juillet

« Il y a encore environ 50 détenues diagnostiquées comme souffrant de malnutrition dans la prison pour femmes et elles ont été isolées dans un groupe de détenues malades. Elles ne peuvent ni se lever ni s’asseoir. Elles semblent attendre de mourir. »

En Corée du Nord, les rations alimentaires accordées aux femmes détenues dans la prison de Kaechon dans la province du sud de Pyongan ne sont pas suffisantes. Les prisonnières doivent leur survie à la nourriture apportée par leurs familles respectives. Mais sous les contraintes sanitaires liées à la pandémie de Covid, et notamment les restrictions de conditions de circulation, certaines familles n’ont pas pu se rendre au niveau du centre pénitentiaire, privant leur proche de denrées essentielles.

Des sources ont informé Radio Free Asia de la mort d’au moins 35 détenues au cours du mois de juillet. Sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité, un habitant de la province du Nord-Hamgyong a expliqué le 18 août dernier :

« La semaine dernière, j’ai rendu visite à ma sœur à la prison de Kaechon et elle m’a dit que 20 prisonnières étaient mortes de malnutrition et de travaux forcés. »

« Les prisonniers ne peuvent pas supporter un travail intense après avoir seulement mangé une seule boulette de riz chaque jour comme prévu par la prison », déplore-t-il.

Selon lui, « il y a encore environ 50 détenues diagnostiquées comme souffrant de malnutrition dans la prison pour femmes et elles ont été isolées dans un groupe de détenues malades ». « Elles ne peuvent ni se lever ni s’asseoir », poursuit-il, « elles semblent attendre de mourir ».

Ce local précise ensuite les modalités prises à la survenue d’un décès.

« Lorsqu’un décès survient… le gardien entre dans la prison et empile les corps d’un côté. À la fin de chaque mois, les prisonniers sont invités à transporter les cadavres sur une civière pour les enterrer dans les montagnes derrière la prison. »

Une autre source du média déplore la mort de 15 détenues dans une seconde prison. Radio Free Asia précise cependant ne pas avoir pu confirmer de manière indépendante le nombre de ces décès liés à la malnutrition dans ces deux prisons.

M.C.